L’année a été particulièrement éprouvante avec son lot de catastrophes climatiques et de guerres meurtrières. Dans ce contexte international lourd et de crise du capitalisme, il convient en premier lieu de rappeler notre solidarité avec les peuples victimes de la guerre notamment en Ukraine et en Palestine. Dans la bande de Gaza, c’est un véritable nettoyage ethnique qui est mis en œuvre par Benjamin Netanyahou avec la complicité de l’Union Européenne et des États-Unis.
Au niveau national, la dérive autoritaire du pouvoir de plus en plus minoritaire dans le pays s’est accentuée. Le pouvoir s’est déchaîné contre les militant.e.s écologistes et contre la révolte des quartiers populaires suite au meurtre de Nahel par un policier, aujourd’hui en liberté.
Cette pratique du pouvoir a conduit Emmanuel Macron à franchir une à une les étapes de la compromission avec l’extrême droite : reprendre ses idées, avec en pointe son ministre de l’intérieur islamophobe, les intégrer dans l’arc républicain, manifester avec eux contre l’antisémitisme alors qu’ils en sont les principaux pourvoyeurs et in fine voter la loi immigration en reprenant le programme de Jean-Marie Le Pen. Un bloc fasciste de la macronie à l’extrême droite, en passant par les LR, se cristallise.
En parallèle, les difficultés à se loger, l’abandon des services publics comme l’école et l’hôpital, la dégradation des transports publics par leur mise en concurrence et l’explosion de la misère sociale sont aussi le terrible bilan des années Macron.
Pour autant, cette situation politique difficile ne doit pas nous conduire à oublier les points d’appui qui existent pour défendre notre démocratie et un autre monde.
Tout d’abord, le mouvement social contre la réforme des retraites a été une mobilisation d’une très grande ampleur avec le soutien majoritaire de la population et dans l’unité syndicale. Les syndicats se sont renforcés et beaucoup de citoyen.ne.s ont vécus leur première grande manifestation. Le syndicalisme a repris des belles couleurs même si des transformations profondes sont nécessaires pour mieux défendre tous les salarié.e.s.
Il faut aussi souligner que les mobilisations dans les entreprises pour l’augmentation des salaires ne faiblissent pas. Les salarié.e.s de la fonction publique pourrait contribuer à une mobilisation d’ampleur en ce début d’année car leur perte de pouvoir d’achat est terrible. L’augmentation des charges et des loyers touchent durement toutes les familles.
S’agissant du coup de force de la loi immigration, le mot d’ordre de désobéissance civile commence à circuler largement et de nombreux secteurs du pays n’acceptent pas la stigmatisation raciste des étrangers notamment la jeunesse mais aussi des soignants, des présidents de département, des artistes et des présidents d’Université.
Plus que jamais à Créteil, nous serons au côté des camarades de Chronopost en lutte depuis plus de deux ans pour leur régularisation. Les sans-papiers seront le fer de lance du combat nécessaire pour obtenir l’abrogation de la loi. Rappelons nous dans cette période, des étrangers de l’affiche rouge, héros de la Résistance, alors que leur représentant Missak Manouchian, fera son entrée au Panthéon le 21 février prochain. Une première grande mobilisation unitaire est d’ores et déjà annoncée le dimanche 14 janvier pour montrer le visage humaniste de la France, fidèle à son histoire des partisans de l’émancipation.
Dans ce climat idéologique nauséabond, il apparaît particulièrement crucial de disposer de médias libres et indépendants. C’est pourquoi, dans le programme de la NUPES, nous défendons la création d’un Conseil national des médias intégrant l’actuelle ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), et associant des représentants des professionnels du secteur ainsi que des usagers, chargés de contrôler le respect de la loi anti-concentration et de garantir pluralisme et qualité. Nous observons aussi avec intérêt les propositions des États généraux de la presse indépendante qui se sont tenus le 30 novembre dernier. La vigilance du peuple doit pouvoir s’exercer par ce formidable outil, démultiplié par le numérique et les réseaux sociaux, qui souffre malheureusement de sa marchandisation et son instrumentalisation par quelques milliardaires.
Les élections européennes du 9 juin 2024 seront pour nous l’occasion de défendre une Europe alternative qui défend véritablement la paix et la solidarité face à la montée des fascistes partout dans le monde. Nous sommes en particulier pour mettre fin au pacte de stabilité et de croissance et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette, pour le statut de salariés accordés au travailleuses et travailleurs des plateformes numériques, pour dédier au moins 50 % du budget européen au climat et la biodiversité, pour l’interdiction du glyphosate. pour les droits des femmes, pour un accueil digne des exilé.e.s, pour mettre fin à l’exploitation des salarié.e.s détaché.e.s…
L’unité de la NUPES sur un programme de rupture est plus que jamais nécessaire pour incarner ce projet ambitieux. Les 166 propositions des jeunes de la NUPES pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques au niveau européen sont toujours sur la table. Saisissons les !
Aussi, c’est fort de ces perspectives et vous invitant à rejoindre nos causes communes, qu’avec tous les insoumis.e.s de Créteil, je souhaite vous adresser mes vœux de paix, d’espoir et de lutte pour l’année 2024.
Thomas DESSALLES – Co-animateur de Créteil Insoumise