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Le projet de Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) de Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA) a fait l’objet d’une enquête publique du 14 mai 2025 au 17 juin 2025. La commission d’enquête publique a rendu ses conclusions le 10 août 2025. Bien qu’elle donne un avis favorable sans réserve, ce que nous regrettons, elle ajoute 6 recommandations à destination de GPSEA pour modifier son PLUi. Celles-ci reprennent une partie des revendications exprimées par Créteil insoumise au cours de l’enquête publique. La commission reconnaît ainsi les manquements du dossier soumis à l’enquête publique.

Aujourd’hui, nous demandons à GPSEA de s’engager à reprendre l’intégralité des recommandations de la commission d’enquête publique, en explicitant clairement le calendrier et les modalités de concertation, d’actualisation et d’approbation du PLUi. Il est urgent aussi de prendre en compte sérieusement les besoins des habitants de Créteil.

Nous revenons sur nos propositions point par point.

  1. Un défaut de concertation à corriger, impliquant le report de l’adoption du PLUi

Nous avons dénoncé le fait que ce PLUi soit élaboré en catimini juste avant les élections municipales de 2026 et que les cristolien.ne.s sont quasiment exclus du processus de concertation sur le PLUi. Deux recommandations vont en ce sens :

Recommandation N°5

Afin d’améliorer la présentation du règlement écrit, en synthétisant les prescriptions dans un document unique afin de le rendre plus accessible au grand public.”

Recommandation N°6

Pour améliorer l’évolution du PLUi, et mieux informer et intéresser les populations concernées, il serait pertinent de leur proposer des groupes de travail ou ateliers participatifs.”

Il nous semble essentiel de réaliser enfin cette véritable concertation sur ce document stratégique avant son approbation définitive. Nous demandons donc à nouveau le report de l’adoption définitive du PLUi après cette concertation et après les élections municipales.

  1. Réintroduire une ambition environnementale forte pour l’urbanisme à Créteil et à GPSEA

L’Autorité environnementale avait rendu un avis négatif sur le projet de PLUi de GPSEA le 12 mars 2025 en estimant “nécessaire de ne pas le mettre à l’enquête publique” dans l’attente de reprendre le projet. Nous avions alors dénoncé le passage en force de GPSEA qui avait tout de même engagé l’enquête publique.

La commission d’enquête n’a pas manqué de pointer cela en demandant à GPSEA de revoir sa copie :

Recommandation N°1

A l’EPT, comme il l’a indiqué, en s’y engageant, dans ses réponses, de prendre en compte, de modifier, de corriger et compléter, les avis et recommandations formulées par la MRAe les PPA et remarques suggérées par les habitants ; l’ensemble visant à garantir la conformité et la compatibilité avec les textes dits supérieurs.”

Nous continuons de demander que le projet de PLUi soit repris, avec une ambition environnementale bien plus forte afin de prendre toutes les meilleures dispositions pour faire face au dérèglement climatique. Notre avis sur le PLUi expose des propositions concrètes en ce sens.

  1. Revoir la place de la voiture et donner une large place au vélo à GPSEA et à Créteil

Nous considérons en premier lieu que la lutte contre l’émission des gaz à effet de serre passe par une réflexion approfondie sur la place de la voiture, en particulier à Créteil. Les retards pris en la matière sont considérables notamment en matière de mise en place de pistes cyclables. Face à l’urgence écologique, face à l’inflation, à l’explosion du coût des déplacements en voiture comme en transports en commun, le vélo est pourtant l’une des solutions efficace et accessible au plus grand nombre. Nous soutenons la mise en place d’un plan vélo ambitieux pour le territoire.

La commission d’enquête a également souligné la nécessaire intégration des aménagements cyclables à travers deux recommandations.

Recommandation N°2

Concernant la densification, prendre en compte la nécessaire évolution des infrastructures routières visant à améliorer les déplacements y compris les modes doux et les divers équipements concernant la santé, l’enseignement, le sport, la culture. Les réseaux divers (eaux, assainissement, électricité, fibre, ….) devront suivre cette évolution.”

Recommandation N°4

Concernant la relative saturation actuelle des axes routiers et leur évolution que la densification ne peut qu’aggraver, il convient de programmer ou reprogrammer des études de trafic notamment sur le chemin de la montagne à la Queue-en-Brie, le secteur Bony Tramway au Plessis-Trévise et à Chennevières-sur-Marne. Par ailleurs, l’intégration de nouvelles pistes cyclables sur des axes déjà denses pourrait être reconsidérée (par exemple le Vélo-rue).”

  1. Pouvoir se loger, un enjeu fondamental face auquel le PLUi ne prévoit que des dispositions minimalistes : nous défendons le seuil de 40% de logements sociaux et très sociaux et l’encadrement des loyers

Alors que se loger constitue un enjeu majeur pour les habitants du territoire, les lacunes du PLUi en la matière n’ont pas été soulignées clairement par la commission d’enquête, en dépit du fait que les chiffres annoncés pour la construction de logement social ne respectent pas les objectifs du Schéma Régional de l’Habitat et de l’Hébergement (SRHH). La commission laisse toutefois entrouverte la porte à des changements de destination qui peuvent contribuer à augmenter l’offre de logements.

Recommandation N°3

Par ailleurs, pour réaliser les divers objectifs considérés dans le projet du PLUi et limiter l’explosion des constructions, « constatée par de nombreux contributaires », il est souhaitable de reconsidérer les choix des typologies de logement au regard de l’évolution des compositions familiales, sans renoncer pour autant au pavillonnaire. On pourrait aussi par exemple encourager les changements de destination.”

Compte tenu de la crise du logement, nous proposons par exemple de continuer à construire des logements publics pour réduire les inégalités en introduisant dans le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) une obligation de 40 % de logements sociaux et très sociaux (PLAI et PLUS) dans les opérations neuves en zones tendues, ce qui est le cas notamment à Créteil. Nous souhaitons par ailleurs la mise en œuvre de l’encadrement des loyers à Créteil pour maintenir des logements accessibles à tous.

Alors que le PLUi présente 12 opérations de construction de logements à Créteil, seulement 3 d’entre elles présentent un taux de logement social supérieur à 40%. En cumulant tous les logements prévus dans ces opérations, on atteint seulement 32% de logements sociaux. Ces prévisions sont insuffisantes face à la crise du logement en Île-de-France et nous demandons un effort plus important afin de permettre à chacune et à chacun de se loger.

  1. L’extension du parc Dupeyroux à Créteil : nous soutenons la demande du collectif agrandissons le parc Dupeyroux

L’élaboration du PLUi s’est faite en catimini, sans aucune réunion de concertation à Créteil auprès des habitants. L’association de la population à la construction du PLUi aurait pourtant permis d’apporter des améliorations significatives à ce document stratégique, comme celle soutenue par le collectif agrandissons le parc Dupeyroux.

La réponse négative apportée par GPSEA à la demande du collectif dans le cadre de l’enquête public utilise des arguments expéditifs voire fallacieux. Tout d’abord GPSEA défend le besoin de nouveaux logements alors que l’opération prévoit uniquement 30 logements sociaux soit seulement 20% du total des logements. Le projet immobilier n’apporte qu’une maigre contribution aux efforts attendus en la matière, alors que l’extension du parc est bien plus favorable à l’ensemble des cristolien.nes. Le potentiel de nouvelles constructions de logements est bien plus important ailleurs, par exemple en renforçant la mixité d’usage ou en exploitant des bureaux vides.

Ensuite GPSEA défend que construire des logements à proximité d’un parc est bénéfique pour les futurs habitants. C’est oublier d’une part qu’en agrandissant le parc il y aura mécaniquement beaucoup plus de logements existants qui bénéficieront de la proximité nouvelle du parc, et d’autre part que les usagers du parc vont bien au-delà des seuls riverains. Ainsi bien que le parc Dupeyroux constitue aujourd’hui un magnifique espace vert en cœur de ville, les dimensions de celui-ci restent modestes et le seul accès existant limite fortement sa fréquentation. Il est aussi important d’élargir les horaires d’ouverture et notamment de permettre l’accès au parc le midi car cet un espace propice au pique-nique.

Nous soutenons donc l’agrandissement du parc défendue par le collectif. Cette extension renforcera significativement la part des espaces verts à Créteil et dans ce quartier en particulier, contribuera à une meilleure adaptation de la ville au changement climatique et une meilleure intégration des enjeux environnementaux. Elle permettra enfin de faire de ce parc un lieu plus populaire et plus accessible, ouvert sur la ville, avec les nouveaux espaces et les nouveaux accès créés.