Dans le cadre du festival Films de femmes, la réalisatrice Hind Meddeb est venue faire résonner à Créteil la pulsion de vie d’un peuple en lutte. Vous voilà attablés au plus grand sitting de l’histoire du Soudan. En avril 2019, venues de toutes les provinces, issus de toutes les ethnies, femmes et hommes se rassemblent pour mettre à bas la dictature d’Omar El Bechir et réclamer « la madania », un gouvernement civil pour instaurer une démocratie et la fin des divisions ethniques alimentées par le pouvoir.
Ce sont ces poètes d’un jour et de toujours que Hind Meddeb a croisé dans les campements de Stalingrad, à Khartoum lors de son voyage en pleine effervescence révolutionnaire. La poésie est le fil doré du documentaire, et nous permet, malgré la répression bestiale des milices et de l’armée, les coupures de courant, les emprisonnements et les massacres, de rester main dans la main avec nos nos sœurs et frère d’humanité…« Qadam » ! (« jusqu’au bout » )
Hind Meddeb et Mozamil, jeune poète soudanais aujourd’hui en exil, sont venus au cinéma du Palais nous dire avec force que les conflits successifs au Soudan ne sont pas le fruit de divisions ethniques au sein d’une population politiquement mâture et conscientisée.
Le Soudan, « grenier de l’Afrique », riche en ressources minières de toutes sortes, est une plaque tournante du capitalisme sauvage. Les Émirats Arabes Unis y possèdent 5 millions d’hectares, en grande partie obtenus bien opportunément après les massacres au Darfour. On trouve en remontant les maillons à peu près toutes les grandes puissances économiques mondiales se disputant le bout de gras.
Les Insoumis·es seront aux côtés des luttes du peuple du Soudan jusqu’au bout !
Aller plus loin :
Le film « Soudan, souviens-toi » sort en salle le 7 Mai ;
Un classique de la chanson soudanaise « لكورال – انا افريقي انا سوداني I Am African I Am Sudani إخراج الطيب صديق » que vous pouvez entendre dans le documentaire ;
Soudfa, un blog participatif franco-soudanais. Vous y trouverez poèmes et chants révolutionnaires, analyses politiques, et bien d’autres pépites ;
Si vous avez été charmé.e par la langue arabe du Soudan (assez proche de l’arabe littéraire), l’association Causons propose des cours pour les francophones, animés par des personnes exilées (notamment soudanaises) formées par l’association. Ce sont aussi de magnifiques moments d’échanges culturels : Causons • Délier les langues Relier les cultures.