POUR LES 80 ANS DE LA SÉCURITÉ SOCIALE,
DES CENTRES MUNICIPAUX DE SANTÉ PUBLICS À CRÉTEIL !
Sébastien Lecornu, le 5ème premier ministre de Macron en 2 ans, a annoncé le 13 septembre dernier la création de 5000 maisons France Santé pour répondre aux problèmes d’accès aux soins dans notre pays. Comme l’a décrypté immédiatement notre camarade élu au Conseil régional d’Île-de-France, Christophe Prudhomme, cette annonce n’est que de la poudre aux yeux. Il s’agit simplement de renommer les maisons de santé pluriprofessionnelles qui existent depuis 2007 en déclinant au niveau de la santé le concept des maisons France Services qui regroupent plusieurs services publics dans un même lieu, dont le seul but est de faire des économies. Ce qu’il faut comprendre c’est que les maisons de santé pluriprofessionnelles ne sont que des regroupements de médecins libéraux largement subventionnés qui n’ont pas fait la preuve d’une réponse adaptée aux défis des déserts médicaux et aux besoins de la population en matière de santé.
À Créteil, nous défendons depuis longtemps la création de centres municipaux de santé publics composés de professionnels de santé salariés travaillant de concert avec les hôpitaux publics présents sur Créteil. Leur localisation devra être définie avec la population en fonction des besoins en matière de santé. Ce projet est porté de manière unitaire par de nombreuses forces au sein de la Coordination de vigilance du GHU Henri Mondor – Albert Chenevier – Émile Roux. La caravane des Luttes de la Santé en Val-de-Marne du 29 avril 2025 a été l’occasion de défendre cette revendication au côté de citoyen.ne.s et de personnels hospitaliers, devant l’hôpital Albert Chenevier.
Ils permettront de favoriser l’exercice des soins primaires en équipes (médecins, infirmier·es, kinésithérapeutes, diététicien·nes, médiateur·ices de santé, gynécologie, dermatologue…). Ces centres pourront aussi être des lieux de formation privilégié pour les étudiant·es se destinant à l’exercice des soins primaires. Il faut évidemment financer des formations de soignants en nombre suffisant. Au niveau national, nous engagerons un plan de recrutement pluriannuel pour avoir 100 000 soignant·es et médecins supplémentaires à l’hôpital, 300 000 dans le secteur médico-social et les EHPAD. Il est nécessaire de rendre obligatoire des ratios minimum de soignant·es par patient·es afin d’en finir avec la maltraitance institutionnelle.
Il faut aussi créer des postes salariés d’infirmier·es de pratique avancée notamment dans trois domaines d’expertises comme le recommande le Professeur André Grimaldi : spécialisation technique, spécialisation dans le suivi des maladies chroniques et l’éducation thérapeutique en intégrant les infirmier·es du secteur psychiatrique, spécialisation dans le domaine de l’organisation, gestion, coordination. Ces infirmier·es doivent bénéficier d’un statut et d’une revalorisation significative au regard de leur mission.
Les centres de santé que nous appelons de nos vœux pourra aussi développer des actions de santé publique avec les associations et les élus locaux, notamment : dépistage, vaccinations, promotion de la santé notamment en matière d’alimentation, d’activité physique, de contraception, de sexualité, de prévention et de traitement des addictions… En ce sens, la participation de toutes et tous à un véritable projet de démocratie sanitaire locale est indispensable pour assurer la santé de l’ensemble de la population contre les pratiques bureaucratiques et autoritaires de l’Agence Régionale de Santé.
Le modèle salarial permet aussi d’assurer des bonnes conditions de travail aux soignants avec des horaires de travail raisonnables. Il permet de les décharger des tâches administratives qui sont très chronophages et de se concentrer sur le suivi des patients. Il faut aussi garantir les temps hebdomadaires de travail, les rémunérations, les remplacements et repos compensateurs des astreintes et gardes. Et surtout, il supprime les dépassements d’honoraires pour les patients.
Alors que nous célébrons les 80 ans de la Sécurité sociale, notre combat est clair et sans ambiguïté contre les politiques néo-libérales de casse du service public de la santé. Un tiers de la population française vit dans un désert médical ! Cette proportion est d’autant plus élevée pour les communes populaires, qu’elles soient urbaines ou rurales. La privatisation de la santé, sous l’effet des reculs imposés par les gouvernements libéraux successifs, de la dépense socialisée, est aussi une barrière dans l’accès aux soins. Il faut une santé accessible et gratuite, sans forfaits, ni franchises et dépassement d’honoraires. Il est urgent de développer et d’étendre notre service public de santé !
Notre revendication de centre de santé s’inscrit pleinement dans notre plan national pour lutter contre la désertification médicale. C’est une proposition que nous porterons fortement dans le cadre des municipales de mars 2026 comme outil de reconquête pour le service public. En adéquation avec les besoins de santé de la population de Créteil, il est impérieux de prendre des mesures ambitieuses et d’ouvrir enfin des centres municipaux de santé publics et pluridisciplinaires.
Pour fêter les 80 ans de la Sécurité Sociale, retrouvez nous au colloque « La Sécu, une octogénaire bien vivante » à l’Institut La Boétie les 3 et 4 octobre !
Créteil, le 2 octobre 2025
Thomas DESSALLES, Habsa DUMONTIER-DIARRAH, Marie PRUDHOMME
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Santé : Soigner le système de santé pour notre bien commun – Le programme,
Fédération Nationale des Centres de Santé | Promouvoir l’accès aux soins pour tous,